Pour étayer le diagnostic, et donc orienter la conduite thérapeutique, plusieurs critères ont été identifiés et intégrés dans des algorithmes dont Brugada (S exclusive en V6 dans le cas particulier), Vereckei (R initiale en aVR dans le cas particulier) … Parmi les critères de différentiation, la dissociation atrioventriculaire a une spécificité de 100% mais une sensibilité de 20-30% pour le diagnostic de TV. Si elle est identifiée, le diagnostic est certain.
Dérivation de LEWIS, réalisée dans ce cas (stabilité hémodynamique du patient), permet d’amplifier les ondes P afin de mieux analyser la relation P/QRS dans le cadre de cette tachycardie à complexes larges.
Figure 4 : Dérivation de Lewis – Technique (Figure 4).
La dérivation du poignet droit (rouge) est positionnée au 2ème espace intercostal droit. La dérivation du poignet gauche (jaune) est positionnée au 4ème espace intercostal droit. Les autres dérivations frontales ne sont pas modifiées. On peut aussi recalibrer l’ECG : amplitude = 1 mV=20 mm (au lieu de 10 mm) ; vitesse de défilement 50 mm/sec (au lieu de 25 mm/sec). On étudie la dérivation D1.
Cette position particulière des électrodes frontales nous a permis de mettre en évidence la dissociation atrioventriculaire, authentifiant ainsi le diagnostic de TV.
Figure 5 : Dérivation de Lewis objectivant la dissociation AV en DI (Figure 5).
Le patient a bénéficié d’une exploration électrophysiologique qui a permis de confirmer la dissociation AV et surtout de réduire la tachycardie par un overdrive ventriculaire.
Figure 6 : EEP - Dissociation AV (Figure 6).
Figure 7 : Overdrive ventriculaire permettant le retour en rythme sinusal (Figures 7 et 8).